Plusieurs fois j’ai dû cohabiter avec la violence d’un incendie de forêt majeur sévissant à quelques kilomètres de mon logement. En France, en Grèce, en Roumanie et en Californie. De ces ravages j’ai toujours glané puis conservé un petit morceau de bois carbonisé.
C’était un geste spontané, pour ne pas oublier ces arbres brûlés vifs.

J’ai transformé ces fragments en fusains pour dessiner. La série comporte cinq représentations d’arbres de 200cm x 150cm, sur papier Canson. Chaque arbre est dessiné à la main avec le fragment de bois correspondant, dont une partie est exposée sous l’image, dans une boîte en verre.

Chaque image est un souvenir carbonisé. Celui d’un arbre que j’ai vu et dont je souhaite transfigurer un instant fugace et douloureux, à partir de sa propre matière résiduelle. Simple hommage mélancolique, l’oeuvre invite à une réflexion sur notre place dans le péril écologique actuel.

 

Chêne-Liège (quercus suber)
Massif des Maures, France, été 2021

Pin maritime (pinus pinaster)
Forêt Usagère de la Teste-de-Buch, France, été 2022

Hêtre commun (fagus sylvatica)
Forêt de Firiza, Roumanie, été 2022

Chêne du mont Thabor (quercus ithaburensis)
Parc national de Dadiá-Lefkími-Souflí, Grèce, été 2023

Saule (sali babylonica)
Los Angeles, Etats-Unis, hiver 2025

© Chêne du mont Thabor, (quercus ithaburensis)
Parc national de Dadiá-Lefkími-Souflí, Grèce, été 2023
200cm x 150cm
Charbon de bois sur papier Canson
Morceau de chêne ramassé au parc national de Dadiá-Lefkími-Souflí à l’été 2023 et fragment taillé depuis le morceau de bois, utilisé pour dessiner le chêne ci-dessus.
Détail (pin maritime)